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Petruskayart
20 juin 2013

Comme un jeudi suivant

Ceci est une reponse au commentaire de lulu sur comme un jeudi , j ai commence a l ecrire et puis je me suis rendue compte que j en faisais des tartines donc que ca pouvait rentrer dans la categorie article.

Globalement je pense qu on est assez d accord (ou plutot : toutes les deux en train de batir notre reflexion donc pas tres claires, donc ouvrant toutes les portes et acceptant ce qu on trouve derriere meme/surtout quand c est contradictioire)

Mais quand meme je crois que je n ai pas reussi exactement a exprimer ma pensee peut etre justement parce qu elle n est pas exactement claire en moi...

Evidemment toute cette reflexion est liee a la forme de theatre que nous pratiquons (et plus qu une particularite du theatre physique, que je ne connais pas en dehors de l experience du Continuo, je dirais que c est une particularite du theatre de Pavel). Comme je te le disais la derniere fois, Pavel parle de faire du theatre adresse a la partie droit du cerveau, la partie du sensible, de l impression, de l intuition, par opposition a la partie gauche, celle de la logique, de l analyse (je ne sais pas a quel point cela se justifie scientifiquement mais on peut le garder en tant qu idee). De ce fait les acteurs sont invites a travailler en utilisant plus cet hemisphere. Et pour eviter l analyse de l eau dans laquelle tu baignes rien de mieux que de ne pas savoir ou tu te baigne, tu n as a ce moment la rien d autre auquel te raccrocher que tes sens (c est chaud/froid/sale/mouvant/etc) ou ton intuition. Les moments benis de ce travail sont toujours pour moi ceux ou, apres avoir montre a quelqu un les fruits de tes recherches (basees donc sur l intuition, le ressentit, accompagnes generalement de quelques principes : materiaux, limite de temps, espace...), celui-ci TE raconte l histoire que TU racontes. Car quand ca marche il ne te raconte pas l histoire qu IL s est raconte mais bien celle que tu racontes sans pourtant te l etre verbalise (et donc sans l avoir PENSE, petite connection avec ton article). Le moment de verbalisation par l autre est absolument kiffant parce qu il te donne la sensation absolu du partage ou de la transmission ("il a compris mieux et avant moi ce que je voulais dire")
Le trajet qui se fait est donc : ton impression --> celle du public (pendant le travail : metteur en scene, collegues) --> la comprehension du public --> ta comprehension. Le public a une longueure d avance. Pour moi ce processus n'est possible que si toi, en tant que comedien, ne t adresse et ne travaille que sur une dimension (celle de l hemisphere droit). En travaillant simultanement  sur les 2 hemispheres (grossierement : en apportant un rendu sensible et en tentant dans le meme temps d y donner/montrer une explication logique (ou une histoire) tu brouilles les pistes : le cerveau du public ne sait plus a quel cote on s adresse, ne peut donc pas se detendre et accepter l impulse. De toutes les manieres tu ne peux pas echapper au fait que chaque sensibilite est differente, qu il y a donc la possibilite de differentes interpretations, et que plaquer la tienne est extremement reducteur. Mais etonnament, bien qu'elles prennent une grande variete de forme, il n arrive qu assez rarement que les interpretations soient foncierement differentes.

Bon ca fait une bien longue disserte sans arriver au point dont je voulais parler : je n ai pas vraiment la sensation que ce processus cree un acteur "serviteur". Au contraire c est un acteur createur, a l origine meme de tout le processus ( qui apres consistera pour le metteur en scne a couper, afiner, choregraphie, esthetiser, inclure dans le processus general, etc). L impulse initiale n appartient qu a moi et qu a ma sensation, et elle n est qu a moi que parce qu elle est dissociee du reste (le spectacle, la forme finale) qui lui appartient au metteur en scne qui en prend toute la responsabilite.

(ouf, je retombe sur mes pattes)

Encore une fois cela appartient a une forme precise mais je pense que l idee de la responsabilite, elle, est plus generale. Elle ne veut pas dire que l acteur n a pas a se sentir concerne par la forme finale (comment ne pas?) mais il n a pas a se sentir responsable, et sur cela est fondee la confiance a accorder au metteur en scene. (de ce fait, et je l avais deja ressentis avec le projet de Genes 01 que je voulais pourtant aussi collectif que possible il est tres mauvais pour un metteur en scene de communiquer son stress, son indecision ou meme sa perte totale, car a ce moment la pour equilibrer l acteur (pour peux qu il soit un minimum impliqué) a tendance a se sentir plus responsable , donc moins confiant, donc plus stresse, donc moins disponible a creer. Un boulot de chien mes amis, un boulot de chien). Il est possible de partager beaucoup de chose, sans doutes dans certains cas ou formes d expliquer presque tout. Mais quelque soit le cas de figure ou la forme de theatre tu ne pourras pas echapper je pense au fait que de temps en temps tu as des "intuitions" (je te verrais bien dire ce monologue debout sur un pied sur cette table en mangeant du poulet, par exemple) qu il te sera probablement impossible de justifier ou d expliquer avant que le comedien ne l ai essaye pleinement sans chercher a y mettre sa propre analyse (pourquoi du poulet? du jambon me semblerai beaucoup plus logique), que tu pourras peut etre justifier apres coup (ce qui m est souvent arrive dans Genes) mais peut etre pas, tout en concervant la certitude que c est la bonne maniere de faire et en demandant donc au comedien une confiance absolue au dela de son entendement et de son idee parce que justement l idee (et son potentiel echec) c est TA responsabilite.

Du coup pour essayer d aller plus loin en ce moment je reflexionne pas mal autour de la thematique de " oui mais quand il n y a personne pour prendre la responsabilite et que tu es tout seul tu fais comment pour etre libre et decontracte du gland?". Je commence a collecter un certain nombre de principes de travail que j essaierai bien d eriger en systeme lors d une potentielle-future creation personnelle (pas forcement un solo mais disons sans grande figure du metteur en scene). Le syteme comme cadre preetablis pourrais donc d une certaine maniere (et seulement a un moment donne du travail cela va sans dire) prendre la place du metteur en scene et me (nous. mes futurs compagnons et moi) laisser libres de creer dedans. Mais tout cela reste vraiment theorique.
(pour donner une idee du genre de systeme (ou emploi du temps) ce serait des combinaisons preetablies du genre : 1h et un objet/materiau/espace pour creer une scene, 1 journee et un morceau de musique pour une image, un temps illimite et une phrase, un passage de texte, 2metres carres et une demi journee, etc. Ce genre de delire. Moi je trouve ca foune)

bon j ai l impression d ecrire de facons hyper dogmatique mais vous meme vous savez c est juste parce que j ai la flemme des "il me semble-peut etre-on peut considerer-mareflexionaujourd'huijeudi20juin2013enestla/etc"

Smouch

Mb

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Petruskayart
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